Cette double question résume les dernières actualités sur l’évolution de la mobilité des véhicules légers (moins de 3.5 tonnes).
Le 28 juin 2022, le Conseil Européen de l’environnement a adopté une nouvelle mesure issue de la loi visant à interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique, d’ici 2035. L’objectif est simple : diminuer les émissions de CO2 produites par les moteurs à carburation essence ou diesel, y compris les véhicules hybrides pourvus aussi d’un tel moteur. Seules, les voitures électriques seront proposées sur le marché Européen.


Au regard du marché mondial, plus de 1.2 milliards de véhicules circulent sur notre planète : l’enjeu apparait alors stratégique pour résoudre l’équation de la mobilité accrue des populations et la nécessaire prise en compte des effets sur la pollution de l’air. En effet, cet objectif de la neutralité carbone est concentré sur les émissions en gaz CO2, relatives aux déplacements des véhicules de demain.
La prise en compte globale de la pollution en lien avec la mobilité est bien plus large et, a fortiori, nécessitera dès demain, de légiférer encore plus et sur bien d’autres critères.
En mars dernier, l’Allemagne suivie par l’Italie, la Hongrie, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie et la Slovaquie, n’a pas souhaité signer le texte soumis au vote des 27 Etats membres, approuvant l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique, à partir de 2035 ; Bruno LE MAIRE, notre Ministre de l’Economie, des Finances et de la souveraineté Industrielle et Numérique, a montré son réel désaccord en argumentant: « On ne peut pas dire qu’il y a urgence climatique d’une part, et d’autre part, reculer sur l’objectif du passage aux voitures électriques ». A ce jour, avons-nous suffisamment d’éléments et d’informations pour statuer de manière définitive sur les solutions de demain ? de toute évidence : non ! En outre, ces pays « dissidents » s’interrogent sur la mise en place de nouvelles solutions technologiques, telles que l’élaboration et la production des carburants de synthèse ; au demeurant, cette piste reste à approfondir techniquement et économiquement et de fait, elle ne doit pas être écartée si elle permet d’atteindre la neutralité carbone, à échéance 2050.
Les décisions d’aujourd’hui sont d’autant plus importantes qu’elles sont engageantes dans la durée, à l’échelle d’un renouvellement total du parc roulant.
Et sur ce point, un arrêt des véhicules à moteur thermique dès 2035, ne semble pas suffire à atteindre cet objectif.
En 2026, un premier examen sera réalisé pour évaluer l’avancée vers l’objectif, grâce aux progrès technologiques ; cette analyse pourra juger de la pertinence des dates fixées pour une transition viable et socialement équitable. Restons en veille sur les évolutions technologiques, poursuivons les changements sur nos modes de déplacements et laissons arriver 2026 et les premières analyses chiffrées sur les avancées.

Notre mobilité s’est façonnée durant des décennies (première automobile à vapeur en 1789, premier moteur à gaz en 1866) ; il parait plus qu’ambitieux voire irréalisable, de la remettre en cause d’une manière aussi profonde, en quelques années.

L’urgence de la remise en cause de notre modèle historique de mobilité demeure un fait indiscutable : les Consommateurs, les Constructeurs et le Pouvoir Politique ont tous perçus la pertinence de cette nécessité incontournable, et à ce titre, nous allons tous avancer dans la bonne direction.